5 novembre 2010

Boston Half Marathon 2010 [Translate]

Dimanche 10 octobre 2010 j'ai couru le semi-marathon de Boston pour la troisième fois, après mon tout premier semi en 2007, et mon dernier semi-marathon en date, 2009, où j'avais établi mon dernier record personnel, 1:30:31. C'était la sixième fois que je courais un semi-marathon en compétition. J'avais encore pour objectif de battre mon record personnel cette fois-ci (comme je l'avais fait à chaque nouveau semi-marathon jusque là), tout en sachant que ce n'était pas gagné d'avance étant donné que je n'avais suivi que les 4 dernières semaines du plan d'entraînement. J'avais quand même couru 207 km en un mois, soit presque 52 km par semaine (énorme en comparaison des 34 km par semaine l'année précédente !), avec des bonnes sensations, donc je partais confiant et motivé. Objectif annoncé : moins de 1h30 ! C'était déjà ce que je visais l'année dernière, mais j'avais couru 2 secondes trop lentement par mile... !

Le parcours de cette année, différent de celui des deux dernières fois,
mais de pas grand chose à part que le départ était plus loin de chez nous !


Après la traditionnelle plâtrée de pâtes la veille et une courte nuit, on s'est levés à 5h40 du matin avec Regina et Sean, pour aller retrouver Maggie chez elle et se rendre tous ensemble au départ. Regina y allait sans autre objectif que celui de finir, car les trois dernières semaines de son entraînement avaient été sérieusement perturbées à cause d'une maladie plutôt tenace. Sean y allait aussi sans objectif chronométrique, simplement dans le but de terminer, mais c'était tout-à-fait compréhensible : non seulement il courait là son premier semi-marathon, mais il s'agissait aussi de sa toute première course en compétition !

Les 3 colocs, en se rendant chez Maggie tôt le matin !


Il faisait bien froid mais super beau, exactement comme l'année dernière, ce qui allait être parfait pendant la course, mais en attendant le départ on a bien galéré ! Une fois arrivés sur place et après avoir laissé nos affaires à l'endroit prévu à cet effet, on s'est séparés car apparemment ce n'est pas dans les habitudes de tout le monde d'aller s'échauffer... ! Je suis donc parti courir une vingtaine de minutes de mon côté, ce qui m'a permis de repérer la fin du parcours, et de beaucoup mieux supporter la température depuis que j'avais dû abandonner mon sweat-capuche. J'ai ensuite été me caler dans mon sas de départ vers 8h15, car le départ était prévu à 8h30. Ça m'a permis d'assister à l'hymne national US et surtout au respect que les américains lui portent (ce qui m'avait déjà frappé lors de mes deux Red Sox games). Tous les coureurs avaient enlevé leurs casquettes, et tout le monde avait la main sur le coeur... Une sacrée ambiance !

Profil descendant au départ.


Peu de temps après, le départ était donné. Je connaissais presque tout le parcours, mais il y avvait quand même un gros changement cette année, puisqu'on partait à environ la moitié du parcours habituel, ce qui signifiait que je n'avais aucun repère par rapport aux années précédentes. L'avantage c'était qu'au lieu d'avoir la grosse montée à la moitié de la course, après environ 10 km, et de la redescendre juste après, cette année on partait en descente, et on la remontait à la fin (en gros on partait du haut de cette montée). Normalement je préfère un profil avec la montée au milieu plutôt qu'à la fin, mais étant donné que j'habite sur une colline, mes entraînements ont tous lieu sur un profil "descente au début - montée à la fin", donc je trouvais ça pas mal.

Pas beaucoup de monde au départ, encore moins ensuite :
c'est vraiment un point fort de cette course, on ne se gène pas.


Pour faire moins de 1h30, il fallait que je tienne 6:52 par mile, pendant 13,1 mile (ou 21,1 km). Seulement ce matin-là je ne m'en souvenais pas, je n'avais pas re-vérifié ça avant de partir. Je me souvenais simplement que c'était moins de 7 minutes par mile, donc j'ai essayé de me baser sur un rythme de 6:45 par mile et de voir comment ça irait. J'ai passé le panneau "mile 1" en moins de 6:30 il me semble, mais bon on partait en descente, donc il fallait s'y attendre. Il fallait quand même essayer de ne pas se cramer non plus !

Les jambes tournent bien au départ, tout va bien.


Les 6 ou 7 premières miles passent toutes seules, on ne vient pas là pour ça, mais pour celles qui suivent. La course commence vraiment après la moitié, car tenir un bon rythme sur 10 ou 12 km quand on s'est entraîné sur plus long c'est sûr que ça sera possible, et même facile. Par contre, il faut pouvoir être capable de tenir ce rythme jusqu'au bout, et si tu passes la moitié complètement cramé, la fin risque d'être compliquée. Il faut donc réussir à être "à fond" (je visais plus de 14 km/h de moyenne, ce qui correspond à être à fond pour moi, contrairement au marathon par exemple, où je vise 12 km/h habituellement), mais en étant capable de tenir la distance. Pour moi le semi et le marathon sont deux courses énormément différentes : pendant un semi, je suis à bloc pendant tout le long, alors que pendant un marathon, je passe les 32 premiers km à gérer, et les 10 derniers à lutter !

J'ai eu le droit à plusieurs "Go Sox" de la part des spectateurs
tout au long du parcours à cause de mon T-shirt des Red Sox :-)


Je me sentais très bien, j'étais presque étonné de voir que je tenais le rythme. Je prenais à boire à presque tous les ravitaillements (situés toutes les 2 miles), et je checkais mon chrono à tous les miles, en me concentrant sur la régularité de mon rythme plutôt que sur les autres coureurs. J'ai passé le panneau "mile 5" en 33:34, c'est-à-dire avec 46 secondes d'avance sur mon objectif, et le panneau "mile 10" en 1:07:43, soit avec 57 secondes d'avance. Le fait de ne pas vraiment savoir combien je devais faire à ce moment-là et donc de viser 6:45 par mile à blanc m'a aidé par rapport à l'année dernière, car sans le savoir, j'essayais de ne pas perdre l'avance gagnée plutôt que de rattraper le retard.

À partir des 10 miles j'ai commencer à essayer de gérer, car ça devenait dur.


Après avoir passé les 10 miles, j'étais déjà bien content de mes sensations jusque là, car d'habitude je commence à bien lutter plutôt aux alentours de 9 miles, donc c'était bon signe au niveau de l'état de forme du bonhomme :-) Ensuite, c'est devenu un peu plus dur, mais bon je m'y attendais, et j'ai réussi à garder un rythme bien régulier. Je savais aussi que j'allais sans doute perdre un peu de temps sur la fin à cause de la montée la plus importante de la course entre les miles 11 et 12. Du début à la fin le parcours est constitué d'un enchaînement de petites bosses, que j'avais bien enchaînées jusque là, mais celle-là est vraiment la plus imposante. C'était cool de connaître le coin, pour ne pas être surpris à la fin de la course et ne plus avoir de jus au pied de la côte à 1,5 mile de la fin.

Je continuais à boire régulièrement, alors que
chaque mile paraissait plus longue que la précédente.


Aux alentours de la mile 11, j'ai sorti un Gu de ma poche pour manger un petit quelque chose afin de ne pas refaire la même erreur qu'à New Bedford un an et demi plus tôt, où je m'étais fait distancer de mon groupe une fois qu'ils avaient tous mangé. Juste après avoir ingurgité ce truc et bu un peu, je me suis retrouvé au pied de la fameuse montée de la fin de course, et là je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé, mais j'ai eu une énorme mal de tête, l'impression que tout mon sang me montait au cerveau. Je pense que c'était relié au Gu, mais ça ne m'avais jamais fait ça lors des entraînements. En tout cas, pas la peine de dire que la sensation n'est pas très agréable, surtout pendant une course, donc j'ai immédiatement ralenti de façon significative : je ne voulais pas m'arrêter là. En l'espace d'une trentaine de secondes peut-être, le temps que la douleur à la tête passe, j'ai eu le temps de me dire que ça allait être dommage pour le chrono, et que finalement j'allais simplement essayer de terminer. Finalement, la douleur était intense mais brève, et j'ai pu repartir à mon rythme, après avoir perdu un peu de temps dans l'histoire.


Sur une route boisée aux alentours de la mile 11,
puis sur le stade après la mile 13, juste avant la ligne.


Après ce malheureux incident, j'ai rapidement retrouvé des bonnes sensations, et j'ai retrouvé la fin du parcours que j'avais repérée lors de mon échauffement. Après la dernière mile dans les chemins du parc zoologique, je suis enfin rentré dans le stade pour le dernier tour. J'ai passé la ligne en 1:29:22, c'est-à-dire 14,17 km/h de moyenne ou encore du 6:49 par mile. Enfin, je suis passé sous les 1h30 ! Et je continue sur ma lancée d'un nouveau record personnel à chaque semi-marathon couru :-)

Énorme classe : en passant la ligne, j'ai pu entendre "Alexandre Duhail,
from Somerville
" dans les hauts-parleurs du stade, ça le fait !

Mes temps et mon classement : 145ème sur 4501, top 3% !

Après avoir passé la ligne, il est content mais il en a chié !

Sean termine en 1h50 et Regina en 1h58. Le T-shirt de finisher est
bien cool (porté par Sean) : manches longues et matière technique.

Craquage, contents d'avoir terminé !

Dans la voiture de Regina en rentrant à la maison, prêts pour une bonne douche chaude !


Il m'a donc fallu 6 semi-marathons pour passer sous les 1h30... Maintenant la question est : combien me faudra-t-il de marathons pour passer sous les 3h ?! Dire qu'il faut que je tienne ce rythme en mode "à fond" pendant tout un autre semi, c'est pas gagné ! En tout cas cette course était encore une fois bien excellente, tant aux niveau des paysages et du ciel bleu que des sensations, et ça fait carrément plaisir d'avoir fini sous les 1h30 !