A mix of feelings [Translate]

J'ai appris aujourd'hui que Casenet ne voulait pas jouer le rôle de sponsor pour m'obtenir un visa de travail (visa H1-B) une fois que mon visa J1 se terminera le 30 novembre 2009. Quand j'ai été embauché, Casenet voulait m'obtenir un H1-B directement, mais j'avais été obligé de prendre un visa de stage (J1), que l'on peut avoir à n'importe quelle période de l'année, pour ne pas attendre une année que des H1-B soient à nouveau disponibles. Il me restait 12 mois de J1 (on en a 18 mois dans une vie), donc ça tombait bien pour venir travailler aux USA en attendant de pouvoir appliquer pour un H1-B. Ah oui, je dis "prout" à tous ceux qui n'aiment pas l'emploi du verbe "appliquer" ici !

Seulement voila, à cette époque Casenet était une boîte cool (comment ça on sent un brin d'amertume dans ma phrase ?!)... J'ai été embauché par Gérard Memmi, un mec qui a fait Télécom et qui y a donné des cours, avant de partir bosser aux US. Il a quitté Casenet à l'été 2008, période de mon embauche. À propos de Télécom, il y revient en septembre 2009 il me semble, en tant que chef du département informatique.

Mon embauche a donc été gérée par quelqu'un d'autre. Ils m'ont envoyé un contrat qui pouvait s'apparenter à un CDI, car il a une date de début mais pas de date de fin. Ce contrat a ensuite été modifié : pour obtenir un J1, il faut spécifier une date de fin (30 novembre). J'ai donc obtenu mon J1, et je suis arrivé aux US l'esprit tranquille, avec mon autre exemplaire "CDI" en poche. Mais sur ce fameux CDI, ils ne s'engageaient en rien quant à jouer le rôle de sponsor pour mon H1-B. Ils sont OK pour m'embaucher, mais si je n'ai pas le droit de rester sur le sol US, alors tant pis pour moi ! Or seul l'employeur peut jouer le rôle de sponsor dans l'obtention d'un H1-B. Gérard n'est plus là, il a été remplacé par tout un tas de mecs bien pipos (je les trouvais déjà bien magiques avant toute cette histoire, j'en parlais pas mal à Bouly), dont Bill qui a décidé que ça le faisait chier de gérer le sponsorship d'un visa.

Quand je suis sorti du bureau de mon manager, je suis allé faire un petit tour dehors histoire de me véner un peu, et puis je suis allé voir Bill pour essayer de voir si on pouvait discuter un peu. Ce mec était déjà considéré comme le champion du monde, mais là j'ai eu l'occasion de m'en rendre compte un peu plus. On ne peut juste rien tirer de ce genre de mec, juste il est posé là, et il ne sert à rien, à part à prendre des décisions sur des sujets qu'il ne maîtrise pas. Encore une fois, je parle de Bill à Bouly dans ces termes depuis qu'il est arrivé à Casenet : toute cette histoire ne fait que réaffirmer l'impression que j'avais de lui.

Je suis ensuite retourné travailler en mode roue libre, car ma motivation a quand même un peu baissé. Mais bon, finalement, je pensais être beaucoup plus déçu que je ne le suis en apprenant cette nouvelle (j'avais toujours envisagé de ne pas obtenir de H1-B, ce que je n'envisageais pas c'était que le refus puisse venir d'autre part que de l'immigration américaine !). Je suis certes bien énervé contre cette bande d'incapables qui nous sert de management staff et cet énorme fion de Bill, mais au final je suis seulement un peu déçu par cette décision.

Bien évidemment, je suis déçu que mon séjour se termine plus tôt que ce qui était prévu à la base si mon visa m'était accordé par l'immigration US, je suis déçu de ne pas pouvoir profiter un peu plus de cette vie que j'apprécie au jour le jour, avec Regina, mes collègues ingénieurs, Boston, les US... Mais je suis presque soulagé de quitter une boîte que j'ai connue quand elle était encore à l'état de start-up, et dont l'ambiance a déjà bien changé. Un des plus anciens ingénieurs de Casenet m'a dit aujourd'hui qu'il est en train de chercher un autre job parce qu'il ne supporte plus ce changement d'état d'esprit. (Update un peu plus tard dans la soirée : voici un tweet d'un autre employé de Casenet qui fait partie des plus anciens aussi).

D'un autre côté, ce qui est cool c'est que la qualité de mon taf n'est absolument pas remise en question, et ça ça fait super plaisir. Mon manager m'avait demandé de le laisser annoncer la nouvelle à Rachel et Andy, les deux senior software engineers avec qui j'ai le plus travaillé, car il savait que cette décision allait les "mettre en colère" selon ses propres termes. Dès que Rachel l'a su, elle m'a envoyé une lettre de recommandation remplie d'éloges : ça fait juste du bien de la lire :-) Ça me soulage de savoir tout ça, et en même temps ça me fait encore plus halluciner sur leurs capacités à prendre des décisions en bois ! En plus de ça, je suis content de revenir en France aussi, ça va faire du bien de passer du temps avec tout le monde, de manger des bons petits plats à la maison, et de ne plus devoir utiliser Skype pour parler à Anaïs ! C'est dommage pour ceux qui avaient prévu de venir en 2010, j'aurais vraiment bien aimé profiter des US avec vous.

Puisque je n'ai pas eu l'occasion de placer de photos sur ce post jusqu'ici, et aussi parce que je suis en retard sur les news, voila une petite update de ce qu'il se passe à Somerville : Anaïs est arrivée ici vendredi soir pour un mois. Ça me fait énormément de bien de l'avoir ici en ce moment aussi :-) On part en vacances vendredi prochain pour 2 semaines around the US, mais avant ça elle a quand même apporté de quoi s'occuper pendant que je suis au boulot pour être au taquet pendant son stage qui commence dès son retour en France fin août...

 Ça révise dur : le bouquin a bien avancé !