11 mars 2009

Bouly taking control of my blog [Translate]

Au commencement, il y eu une démonstration de probabilité que je n’avais pas comprise. D’ailleurs une bonne partie de la classe n’en avait pas saisi la subtilité. Même Maître Genieis, que je suis venu à admirer plus tard, n’en était pas venu à bout. Je crois que l’expression dont je me suis servi pour qualifier ces trois tableaux remplis de hiéroglyphes était qu’ils "étaient arrivés là à l’emporte pièce".
J’accorde une certaine importance, dans mon rapport aux autres, à utiliser un vocabulaire qui traduit exactement ma pensée. Pour ce faire j’use parfois d’expressions qui se veulent primesautières. Quand j’y repense, celle là était certainement inexacte. Peu importe.
Dans l’instant qui suivit, une voix épaise lançait "Ok, on en a un bon à gauche, juste il place ‘a l’emporte pièce’ ". Je ne me souviens plus précisement de la teneur de la discussion qui a suivi. Curieux ce tri qui s’opère sur nos souvenirs ! On se souvient difficillement de certains faits, mais on se souvient plus facilement des sensations et des sentiments car on peut les revivre. J’ai donc le souvenir d’un moment de sereinité et de plaisir avec quelqu’un qui me renvoyait la balle exactement comme il le fallait. Comment dit-on ?? Que deux personnes se trouvent ?? Si on le dit, je crois bien que c’était cela.

Un autre fondement de cette amitié dont je ne connaissais pas encore la destinée fut Le Projet Matériel. Etude d’un Laser à Hélium si je ne me trompe pas. A l’époque où je m’étais inscrit sur le tableau, j’arrivais d’une Licence de Physique et comme je suis plutôt d’un naturel timide dans un environnement nouveau, je me suis persuadé que ce serait une bonne idée de participer à un de ces groupes. Je pourrais ainsi aider les gens, ça leur ferait toujours une heureuse raison de m’aimer. Sur les deux groupes de deux, ils n’y avait plus qu’une seule place. Je serais donc avec Anne-Rose.
Un projet matériel dure une semaine. Selon la convenance on trouve ça long ou pas. Ma camarade et moi étions - comment dit-on ?? Ah oui !! - comme deux personnes qui se seraient trouvées. J’y ai abandonné de longues heures de sommeil et mon intimité s’en souvient encore. Lors de ces longues heures passées avec ma moitié, j’ai toujours trouvé du réconfort dans l’oreille un peu sourde de mon futur ami. C’est un partisan de la méthode dure, il est pour que les problèmes se sachent, se disent et se règlent. Je lui dois, à plusieurs reprises, de ne pas avoir sombré dans la folie de cette relation qui allait me couter cher.

Je pourrais multiplier les itérations. Mais c’est très injustes les souvenirs, très inégales aussi, surtout quand ils sont partagés. 
J’ai simplement voulu présenter ces deux là, parce qu’ils furent les prémisses à tant d’autres.

Il est des amitiés qui se disent, qui se montrent et qui s’entretiennent. A plusieurs personnes qui m’avait demandé : "Comment tu sais que tu es bien avec quelqu’un ??", j’avais répondu "quand tu as passé plusieurs heures à ne rien faire ou dire, et que pourtant tu te sentais bien".
On est pas du genre à se raconter tout ce que les amis se racontent. On évite souvent les sujets sensibles. On les évoque mais du bout des lèvres. On a presque pas besoin d’en parler, on se comprend. Les moments où on se parle de choses graves, c’est que ça l’est. Je ne vois qu’une seule obligation à l’amitié : être là quand on est sollicité. Les deux, il l’a été. Pour le reste, on ne doit rien attendre d’autre que ce qui vient. Si on est amis, c’est bien qu’on a choisi de prendre ce qui vient et pas autre chose, non ?? Je ne veux pas de quelqu’un lui tirer quoi que ce soit. En être l’ami fait de moi une meilleure personne. N’est-ce pas déjà merveilleux ??

Il y a des amis qui sont attachés à un lieu ou a une période. Ca ne doit pas être triste, et quand on y repense ça doit nous rendre heureux. 
Puis il y a les amis qui font partie de la famille. On ne peut les voir qu’une fois par an à peine ou les perdre de vue, on sait qu’au final le moment où on se recroisera, ce sera toujours une fête et qu’il n’y aura jamais de malaise.
Les premiers ne sont pas meilleurs ou moins bons que les seconds.

Mon ami s’appelle Alex, Alexandre Duhail. Et ceci est une modeste éloge à son honneur.


Bouly.

9 commentaires:

  1. Une première réponse rapide en commentaire, en attendant un réaction plus pesée et plus réfléchie dans un prochain post sûrement. Tout d'abord, merci de cet éloge Bouly, c'est trop d'honneur que tu me fais, et ça me touche vraiment !

    Il va quand même falloir que tu me définisses "primesautières", mais à part ça je suis complètement d'accord avec ton récit sur les amis, et avec ton explication du rapport qui nous lie.

    Merci beaucoup pour m'avoir rafraîchi la mémoire concernant ces deux souvenirs qui sont à la base de tout, qui constituent les fondations de toute cette épopée qui a été grandiose, et qui promet encore de belles choses... Je tiens quand même à préciser qu'il n'y avait pas d'hélium dans les lasers !

    Je te donne rendez-vous à la remise des diplômes, ou même à Télécom juste avant, pour continuer de te remplir la tête de souvenirs, et je terminerai ainsi : merci de me rendre meilleur en étant mon ami ;-)

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  2. Bel éloge monsieur Bouly. Un écrivain en devenir se cacherait-il vraiment sous ces rouflaquettes ?

    Morgan

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  3. Très touchant, si tu m'autorises à prendre certaines remarques personnellement...
    En plus c'est agréable à lire dans le style, si l'on occulte les "souvenirs inégales" et "la" modeste éloge. Je te taquine... Mais c'est pour ton bien ! On est amis non ?

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  4. En employant le "primesautieres" je me suis rendu compte que j'avais la meme sensation quand employant le "a l'emporte piece". Du coup je l'ai laisse pour un peu faire sentir au lecteur ce que je voulais dire :)
    Merde pour l'helium !!! Du coup c'etait quoi ??
    Manu : oui, tu peux prendre beaucoup de choses a ton compte. Et oui, taquine !! J'aime ca :)

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  5. Alexandre, mon fiston, tu m'étonnes encore après 24 ans de vie commune...
    Tu choisis des amis philosophes, sensibles, avec quelque chose dans les tripes !!
    BRAVO à tous les deux pour cette belle amitié.

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  6. Bouly et la Philosophie !
    Comme dirait Momo, les Rouflaquettes peuvent donner des ailes aux poetes qui s'ignorent !

    Bel Éloge ! (de la sagesse???)

    Adrien

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  7. Un peu a la rue pour le message (je fais ma lecture mensuel de ton blog).
    Tres joli message a lire en tout cas :')

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